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Inquiétudes

par Arthur VIALAR 20 Février 2015, 17:17

A Bercy, ministère des finances, les députés français craignent de plus en plus l'essor fulgurant de l'économie collaborative, dont le développement nuirait à l'économie traditionnelle et impacterait certains secteurs économiques majeurs en France. Quelles en sont les raisons ? Quelles solutions pourraient être envisagées pour limiter ce nouveau marché ?

 

 

L’État et les professionnels cherchent des solutions, face à des chiffres qui montent en flèche.

 

Selon une étude de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) et du CSA datant du 27 janvier 2015, 20% des e-acheteurs se sont laissés séduire par l'économie collaborative en 2013, puis 35% d'entre eux en 2014. Il est estimé, d'après un sondage, que 60% des consommateurs en ligne souhaiteraient essayer ce nouveau type de consommation. On peut ainsi constater que depuis deux ans, les e-acheteurs collaboratifs sont trois fois plus nombreux, un croissance qui fait réfléchir François Momboisse, directeur de la Fevad. Ce dernier souligne : "La Fevad travaille beaucoup avec les pouvoirs publics, le fisc examine de près les chiffres du secteur de l'économie collaborative." L’État réfléchit actuellement à une taxe d'hôtellerie à laquelle les consommateurs d'AirBnB seraient soumis, afin de limiter le développement de la consommation collaborative au sein des secteurs majeurs de l'économie française, qui impacte considérablement les chiffres de ces mêmes secteurs dans l'économie traditionnelle.

Effectivement, la consommation participative est considérée par les professionnels de certains secteurs économiques comme déloyale, vis à vis, par exemple, de l'entreprise Uber, site de véhicules de tourisme avec chauffeurs amateurs. Nous avons interviewé Dominique Augier, chauffeur de taxi, qui s'exprime sur son mécontentement en relevant certains arguments probants. "Uber ne s'appuie sur aucun diplôme ou aucune licence, que nous, chauffeurs de taxis, sommes obligés d'acquérir pour exercer notre métier. C'est donc une concurrence déloyale que nous ne pouvons pas accepter." Il en est de même pour les hôteliers vis-à-vis d'AirBnB (site de location d'appartements entre pairs), entreprise qui ne demande à ses consommateurs aucune taxe de séjour ou d'hôtellerie, obligatoires aux professionnels dans ce secteur économique, qui eux aussi considèrent cette économie déloyale.

 

 

Ceux qui inquiètent le plus, les géants du collaboratif.

 

Dans certaines villes, des restrictions ont été mises en œuvre, allant à l'encontre des projets d'AirBnB. En effet, dans le New York Times, Ron Lieber rapporte : "Nigel Warren a loué la chambre qu'il occupe dans son appartement à New York sur AirBnB pour 100 $ la nuit. Mais à son retour quelle ne fut pas sa surprise d'être convoqué par son propriétaire et les agents de la ville de New York pour avoir enfreint plusieurs interdictions et se retrouver condamné pour plus de 40 000 $ d'amendes ! En effet, les lois locales ou votre contrat de location peuvent interdire la sous-location voir la location de courte durée. A New York, par exemple, vous ne pouvez pas louer d'appartements ou de chambres pour moins de 30 jours, sauf si vous vivez dans les locaux en même temps. Des lois plus restrictives existent encore à San Francisco ou à la Nouvelle-Orléans, mais également à Paris ou Londres. Et il existe des règlementations à suivre pour devenir maison d'hôte ou Bed & Breakfast." Nigel Warren a bien entendu attaqué en justice le site de locations entre particuliers, le blâmant de ne pas avoir assez informé ses clients des risques encourus, selon les différentes juridictions locales.

Uber est une autre entreprise dont le but est de donner à chacun ou chacune l'opportunité de se faire passer pour un chauffeur de taxi. Le fondateur de l'entreprise, Travis Kalanick, dénonce à haute voix les autorités qui cherchent à arrêter une start-up en plein développement, qui révolutionne le transport. De nouvelles réglementations ont été mises en place par les organismes de régulation des taxis de plusieurs villes, afin d'éviter un développement trop important des formes de consommation du partage. En effet, il est désormais interdit d'utiliser un GPS comme compteur ou d'accepter une demande électronique faite avec moins de trente minutes d'avance, afin d'handicaper les clients d'Uber.

 

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